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Suicide Squad : Kill the Justice League, catastrophique

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Un héritage trop lourd à porter, une communication maladroite, un désaveu unanime des joueurs avant même sa sortie… Suicide Squad Kill the Justice League partait de très loin... mais, comme dans les films de super héros, on croit au miracle, on se relève et on triomphe, il restait un -mince- espoir. Les méchants vont-ils enfin gagner ?

- Testé sur PlayStation 5 avec une clé fournie par l'éditeur
- Disponible sur PS5, XBOX SERIES & PC
- Terminé en 12 heures

Premier jeu de Rocksteady depuis 2015 et son excellente conclusion à la quadrilogie Arkham, Suicide Squad : Kill the Justice League était très attendu, avant de se montrer. Au lieu d’un jeu solo narratif intense, sombre, et très porté sur l’histoire, on nous a présenté un « Shooter looter » déjanté, pensé pour la co-op à 4, avec une escouade d’anti-héros qui n’était clairement pas le premier choix des joueurs. Le bashing ne s’est pas fait attendre, et le studio n’a cessé de repousser son jeu afin de répondre aux critiques sur la connexion obligatoire, le jeu en solo, les battle pass et tous ces travers qui nous hérissent le poil.

Malgré ces efforts, les previews furent glaciales, et le jeu sort finalement le 2 février 2024 dans un relatif anonymat. La période était pourtant « calme », histoire de ne pas avoir de gros AAA en face, à croire que le mal était fait.

Du mal à démarrer 

Après une intro sacrément maladroite, nous faisant « essayer » tous les persos pendant 4 ou 5 minutes, le jeu démarre -enfin- 7 jours avant, dans une séquence très orthodoxe si on connait les comics ou les films. En gros des aliens ont envahi la Terre, mis en esclavage la population de Métropolis et ont battu la Justice League, Batman et consorts ayant basculé du côté obscur de la force. Deadshot, Harley Quinn, King Shark & Captain Boomerang sont le dernier espoir, sous la coupe d’Amanda Waller ils forment la Task Force X pour mettre fin à la menace.

Oui le scénario tient sur un post it, mais on note tout de suite le soin apporté au lore (qui s’inscrit dans la continuité des Arkham), la pertinence des dialogues tout en vannes, le ton décalé… Puis au final, le fil rouge s’avère plutôt convaincant – avant de se vautrer sur la fin. Dommage, il y avait sûrement la place de faire mieux, surtout vu les fulgurances de Rocksteady qui nous rappellent à quel point ils sont capables de proposer une réalisation ultra qualitative. Oui certaines cinématiques sont spectaculaires, surtout que le moteur UE4 est parfaitement optimisé. Il en ressort des personnages très bien modélisés, une Metropolis qui brille de mille feux, de jour comme de nuit, sous le soleil ou la pluie, le tout baignant dans des effets visuels maîtrisés et tape à l’oeil. Sans être dans les premiers de la classe, Suicide Squad Kill the Justice League s’en sort bien sur le plan technique. La partie sonore est propre, avec une spatialisation de qualité. Aucun souci de matchmaking non plus, même en cross-platforme.

Mais cela s’arrête là : la Direction Artistique a beau être cohérente, et travaillé intelligemment, Metropolis est vide, triste, et ennuyeuse. Oui, il y’a quelques activités annexes, venant de visages familiers, mais on est très loin de ce que Gotham nous proposait, même quand on ne se cantonnait qu’à son asile.

Et ça continue, encore et encore…  

Manette en main, on tire sur des hordes d’ennemis, on se déplace de façon dynamique, on récupère du loot, et on recommence. Voilà. C’est tout.

Les 4 personnages se jouent -un peu- différemment : Harley à un grappin, Deadshot a un jetpack, il peut tirer au sniper quand Captain Boomerang peut se téléporter avec son arme Australienne. Pour la petite histoire, il aurait rencontré une personne curieuse de sa passion pour le Bommerang dans un parc parisien, et ce dernier lui aurait proposé un dîner le mercredi soir. Gloups.

Et donc on tire, peu importe l’arme, on bouge, on tire sur tout ce qui bouge, on escalade, on recommence… Heureusement que les protagonistes ont des spécificités qui s’accentuent au fil de l’aventure, mais cela n’empêche pas de plonger inexorablement dans un ennui mortel au fur et à mesure que le jeu défile. On a beau changer de perso, la boucle de gameplay est tristement figée, on se raccroche à la trame scénaristique pour continuer… mais que c’est pénible ! Même une fois le jeu terminé, on nous en rajoute, avec une boucle sans fin dont on a du mal à saisir l’intérêt tellement la douzaine d’heures pour venir à bout de la Justice League nous ont paru longues.

Quelle semble loin l’époque des Batman Arkham… Suicide Squad : Kill the Justice est il un vrai souhait de Rocksteady ? Demande de Warner Bros ? Jeu service devenu un peu solo, tout en restant surtout coop, Suicide Squad : Kill the Justice s’est perdu, sans jamais s’être vraiment trouvé. Aurait-il fallu finalement rester fidèle à leur vision d’origine et ne pas tenter de faire la paix avec une fanbase de toute façon trop déçue pour être reconquise ? Les chiffres de vente nous diront si de bricoler un jeu hybride loin de ce qui a fait leur succès aura été un choix payant pour Rocksteady. Vu le Metacritic extrêmement sévère de la part des joueurs comme de la presse, cela semble mal engagé. L’espoir dans tout cela, c’est que le studio revienne à ses racines, qui lui ont valu ses lettres de noblesse. Oui, parfois ça a du bon d’être conservateur.

- Une direction artistique atypique, plutôt réussie...
- Une écriture de qualité, bourrée d'humour et de punchlines
- Une histoire qui se laisse suivre...
- Un gameplay nerveux et dynamique...
- Le coop à 4 fonctionne bien...

- Métropolis est vide, sans vie, et sans charme
- L'histoire qui finit en eau de boudin
- Un jeu atrocement répétitif
- Un solo qui n'en est pas un
- Trop de loot, beaucoup trop
- Les mêmes ennemis, tout le temps
- Des boss insipides
- Un rythme mal maîtrisé
- L'esprit Arkham nous manque tellement

0 /10

Reporté, repensé, remodelé... Suicide Squad : Kill the Justice League a tout essayé, mais partait de trop loin. Le miracle n'a donc pas eu lieu, Suicide Squad : Kill the Justice League est un jeu tout au mieux médiocre, qui à force d'être le cul entre deux chaises finit le cul par terre. A vouloir faire du jeu service tout en essayant de ne pas oublier les joueurs solos, la team Task Force X se perd dans un Métropolis joli, mais vide et sans réel intérêt. Grisant au début, sympathique à plusieurs

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